OLIVIA MARIE DEBACKERE
Chaque petite pierre construit un chemin.
Un voyage intuitif de la couleur au volume
AU JAPON, LA REDÉCOUVERTE DU TEMPS
Fascinée par la céramique japonaise, Olivia s’envole pour la ville potière de Seto en 2015. C’est en résidence auprès du maître Kato Hiroshige qu’elle se forme pendant plusieurs semaines. Pendant son séjour, la discipline est stricte et le travail acharné, mais il ressort de cette immersion une série de pièces d’un équilibre et d’une délicatesse remarquables. Olivia y découvre l’impressionnante organisation des ateliers japonais - que l’on retrouve aujourd’hui dans son studio - et le sens du détail qui rend possible une pratique créative. Déjà bien formée au tour grâce à ses formations en France, Olivia profite de son séjour pour observer, prendre des notes et s’inspirer de la vie du studio. Elle crée ses propres outils en bambou et apprend auprès des femmes qui emballent les colis. « Il faut pouvoir se permettre de ne rien faire, de faire puis défaire, pour pouvoir avancer sur son identité, mûrir son travail ». Elle y découvre un tout autre rapport au temps et à la pratique artistique, qu’elle s’efforce aujourd’hui de transmettre dans son studio et auprès de ses élèves : « L’art de la céramique, c’est l’art d’apprendre à respecter le temps ».
OHOH CERAMIC, UN OASIS AUX PORTES DE PARIS
De retour en France, Olivia ouvre son propre studio : OHOH CERAMIC, dont le nom évoque l’onomatopée préférée d’une assistante du maître Hiroshige. Lorsque l’on pousse la porte de son atelier des Lilas, le temps s’arrête. Un jardin luxuriant nous invite dans un espace de création, véritable immersion dans son quotidien de céramiste, fait de surprises et d’un dialogue constant avec la matière. Olivia crée une poterie poétique, aux formes délicates et aux couleurs douces. Des créations fonctionnelles qui mettent en valeur la chaleur de l’empreinte humaine, en opposition à la perfection froide de l’objet industriel. « Je laisse libre cours à la matière, puis j’accentue son penchant. Je n’ai pas envie de sortir des pièces parfaites. Mon mode d’expression passe par l’imperfection. L’accident donne une part de magie où l’esthétique s’installe ». Une tasse, un bol, une théière ou un vase, autant d’objets uniques qui racontent une histoire personnelle. Celle de sa jeunesse, de son parcours, de ses voyages, qui l’ont sensibilisée au métissage des savoir-faire. En ouvrant un dialogue avec la terre, Olivia façonne de petites séries d’objets fonctionnels aux formes minimales. Elle tient à cette valeur artisanale forte pour des pièces qu’elle veut simples et intemporelles, telles « de petites pierres que l’on tient dans la main ».